lundi 17 août 2009

D3. QUINZE AOUT A BODHGAYA (15.08.2009).


QUINZE AOUT à BODHGAYA


Ce matin, 15 aout 2009, un défilé parcourt les rues de Bodhgaya en l'honneur de la Fête de l'Indépendance de l'Inde (15 août 1947).
En tête, une fanfare, dont les musiciens portent un vêtement traditionnel multicolore, avec une coiffe de casoar. Je compte un trombonne, deux trompettes, une clarinette, un tambour, des hochets... et un éphèbe magnifiquement déguisé... sans instrument (la mascotte de la fanfare ?)

Le cortège s'immobilise au niveau de la poste, en contrebas du temple Mahabodhi. En face, le petit square, où le buste blanc de Gandhi est honoré. Un homme passe une guirlande de fleurs au cou du Père de la Nation. Le square est pavoisé aux couleurs de l'Inde.

Derrière les musiciens, une bannière blanche porte cette inscription :

jeanamitabh BOARDING SCHOOL
Le défilé reprend. Des groupes d'écoliers en uniformes avancent, certains jouant du tambour. Sur un cheval, une jeune fille, tunique orange, tient un sabre...
Le cheval, couvert de pompons, de grelots et de colliers, est tenu en bride par un barbu enturbanné. La cavaliere porte sur son dos un bébé de chiffon.

Ensuite avancent des jeunes filles en sari blanc, liseré de rouge, tenant chacune un grand drapeau de l'Inde. Derrière, des garçons en kimonos rouges, dont seuls les quatre premiers ont un petit drapeau de l'Inde.

Un char à boeufs, pavoisé de rameaux, transporte quatre garcons debout, visiblement déguisés. Qui sont-ils ? Je crois reconnaitre un Hindou, un Musulman et un Sikh. Mais qui est le quatrième ? Impossible d'y voir un Bouddhiste ou un Chrétien... Il ressemble à un cow boy !

D'autres écoliers, porteurs de drapeaux, en uniformes bleus, puis blancs se succèdent. Sur un véhicule, une jeune fille debout se tient raide. C'est Miss India, coiffée d'un diadème doré, et portant le drapeau national. Son visage maquillé et inexpressif, peu intelligent, me frappe.
Un véhicule transporte aussi une singulière potence. Quatre jeunes hommes portent la corde au cou ! Ils reprennent en choeur un sloggan, sans se lasser.

Derrière, un tracteur décoré tire un grande charette. Dans une jungle d'opérette, une demi douzaine de garçons, grimés en soldats, prennent des poses, miment la guerre. Un garçon menace les autres de son arme avec délice en criant des ordres...

Je prends des photos des participants. Je les inserrai dans cet article dans quelques mois. Prenez patience ! L'après-midi, je visite une poignée de monastères bouddhistes.

* * *

Au delà du parc de Bodhgaya, le monastère chinois est fermé pour travaux. A travers les vitres encrassées, difficile de voir les statues de l'immense salle du temple. Un escalier en colimaçon rouge me plaît. Dans le petit temple côté cour, je m'essaye à photographier une bougie flottante.

A côté, le monastère de Taïwan possède un temple minuscule, doté de trois grandes statues. Je photographie un Bouddha obèse, tout sourire... Le nombre de chambres est considérable et des travaux sont en cours. Du haut de sa terrasse, vue large sur un monastère tibétain, les gens dans leur cour, panorama sur la campagne...

Apres le musée archéologique, je longe le monastère du Bengla-Desh. De la route, un grand Bouddha pastel ne passe pas inaperçu.

Le monastère royal Thaï me fait un peu peur. Je me souviens du temple thaïlandais de Lumbini, copieuse patisserie blanche... Ici, l'exterieur frise parfois le kitsch chic... J'apprécie peu à peu ce style déconcertant. Je photographie surtout des détails : bouts de fenêtres, vitraux...

A ma surprise, l'intérieur du Royal Thaï me retient un moment. Les revers de fenêtres sont magnifiquement gravés. Les vitraux sont originaux, leurs couleurs donnent une ambiance méditative. En levant la tête, on découvre sur les murs de très belles fresques, illustrant des traversées océaniques, des explorations maritimes.


Quelques citations, éparpillées çà et là, invitent à la méditation. En voici deux : -"Through wishdom one reaps happiness." -"You should establish yourself in virtue, if you want to be successful in your life."

En tournant à gauche, je remonte la rue des monastères. Une grande statue de Bouddha debout n'est pas accessible. Puis j'ai envie d'entrer dans la Guesthouse du Sikkim. Discussion avec le manager, originaire du Sikkim, qui vante ses montagnes et m'incite à y aller. Comme si j'avais besoin d'encouragement...

Le temple du Bhoutan est fermé, mais j'entre dans le temple tibétain Karma. L'ensemble est récent. Les fresques extérieures respirent de fraîcheur. A l'intérieur, d'autres fresques illustrent des épisodes de la vie du Bouddha (naissance, éveil, enseignement, nirvana).

A la sortie, je m'attable à la terrasse d'une dhaba (jus de fruit et boules au miel), exténué par la canicule hyperhumide, très désagréable. Trois minus me persécutent, car je suis le seul étranger dans le coin. Ils s'exercent avec obstination à la mendicité, reprenant en choeur un slogan... Je choisis l'indifférence totale. Avec de la patience, cela marche toujours. Cette fois, ces teignes abusent longtemps de la mienne...

Le temple japonais Daijokyo compte des deux côtés de l'allée un alignement de lampes de terre cuite. A gauche, cet alignement s'incurve dans le jardin jusqu'à la statue d'un homme qui prie. Dans le temple, la grande salle semble vide. Au fond, une sculpture de Bouddha, dans un cadre riche, où le doré domine.

Plus loin, les japonais ont construit une statue de 25 mètres de haut, dans le style Kamakura. C'est un Bouddha assis, inauguré en 1989 par le Dalaï Lama. Autour, les statues de dix disciples, cinq de chaque côté, complètent cet ensemble à la gloire des fondateurs du bouddhisme (Rahula, Ananda, Mahakassapa...)
Un orage me chasse de l'enceinte.
Je m'engouffre dans un rickshaw pour échapper à la douche.

Lionel Bonhouvrier.

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