mardi 11 août 2009

B3. RAJGIR, TERRE MYSTIQUE (10.08.2009).




RAJGIR, TERRE MYSTIQUE




C'est une terre de pèlerinage pour de nombreuses religions.
Pour les bouddhistes, car Rajgir était le lieu préféré du Bouddha.
Pour les jaïns, car plusieurs tirthankars y ont vécu, dont le célèbre Mahavira.

Mais également pour les hindous et les musulmans...


Rajgir, ou Rajagriha (en sanskrit), signifie "le Palais royal".

C'est la capitale de l'Empire Magadhan, florissant au VIe s. av. J.C.

C'est la première capitale connue de l'histoire indienne.


Sa fondation est inconnue.

On y a retrouvé des restes de céramiques datant de 1000 av. J.C.

D'après Xuanzang, grand voyageur chinois, (voir l'article sur lui) la vieille ville était située dans une autre vallée, entourée d'une muraille de pierres cyclopéennes.

La ville nouvelle, plus vaste, était construite près de l'actuelle Rajgir.


Rajgir est située dans une vallée verdoyante, entourée de collines rocheuses, traversée par la rivière Banaganga.

Collines et grottes environnantes étaient habitées par des maîtres spirituels, des métaphysiciens et par les philosophes des Upanishad.

Rajagriha était le centre d'une grande activité religieuse et intellectuelle.


Siddharta Gautama fait plusieurs visites à Rajagriha (en pali : Rajagaha).

Il habite différents lieux de la région.

Son lieu de séjour préféré est Gridhrakuta, le célèbre Mont des Vautours, ou Pic des Vautours.

Il y séjourne 12 ans dans un monastère. Ses enseignements y sont écrits pour la première fois.


Seize ans après son Illumination, Bouddha réunit à Saptaparni une assemblée, présidée par Mahakassapa.

Chaque année, 5000 moines et nonnes se rassemblent, pendant les trois mois de la saison des pluies.

Bouddha délivre au Mont des Vautours l'essentiel de son enseignement :

- le Sutra du Lotus, qui promet le salut à tous les êtres

- le Sutra de la perfection de la Sagesse (Prajnaparamita).


Bimbisara, roi du Magadhan, est un grand admirateur du Bouddha, avec lequel il s'associe.

La tradition bouddhique raconte deux visites du Bouddha au roi, avant et après son illumination.
Bimbisara offre au Bouddha un bois de bambous, où est construit le premier monastère bouddhique, au lieu dit Venuvana.
Le médecin Jivaka, originaire de Rajgir, donne le monastère de Jivakambavana.


Je visite en tonga, avec une amie japonaise Fuka, plusieurs lieux bouddhistes de Rajgir.

Un temple birman possède un porche d'entrée avec trois flèches, composées de plusieurs toits.

Des éléphants debout sont gravés dans le bois des portes.

Sur les marches, deux fillettes s'épouillent mutuellement.



Après la visite de Virayatna (ashram jaïn), nous arrivons à l'entrée du temple japonais moderne.

A droite sous un kiosque, un grand Bouddha blanc est assis. Il offre sa protection par le geste de l'Abhaya.

En face, une belle stèle grise, aux calligraphies dorées, précède le temple.

La façade blanche du temple, à lisérés dorés, étincelle au soleil de midi.

Quatre lions dorés se figent autour des marches, abrutis de soleil.



A l'intérieur, une immense salle est éclairée par une grande verrière zénitale.

Un autre Bouddha, dont la main droite touche le sol, rappelle sa méditation sous l'arbre de la Bodhi.


Un pont donne accès à un sous-bois, où nous essayons de nous rafraîchir.

Sans grand succès...

Des gamins nous tournent autour, brûlant de discuter, ou de nous servir de guide.

A la sortie, les marchands qui nous ont vendus un guide de Rajgir, nous assaillent de nouveau, vautours au discours immuable...

La patience est la qualité essentielle, en Inde.


J'aborde maintenant certains aspects hindouistes de Rajgir.

Rajgir est mentionnée dans le Mahabharata.
Son roi Jarasandha, adepte des arts martiaux, combat les Pandava et tient en échec Krishna.
Les parties de son corps amputées se ressoudent d'elles-mêmes !
Certains lieux évoquent ces combats. Notamment l'un opposant Bhima à Jarasandha. Bhima finit par tuer son coriace adversaire...


Rajgir possède de nombreux temples hindouistes.

Ceux de Shiva, de Durga par exemple.



Rajgir est aussi une ville d'eau, grâce à la présence de sources sacrées pour les quatre religions (bouddhique, hindouiste, jaïne, musulmane).

Dans l'enceinte du temple hindou de Lakshmi Narayan, je descends les marches des bains.

On se jette sur moi ! Un prêtre m'impose une prière annonée à toute vitesse, avec force gestes impressionnants. Coincé, je me fends d'un bakchish...

D'autres reniflent le pigeon... Mais je résiste...

Une fois en maillot de bain, je ne peux veiller sur mon sac et mes vêtements... Je les confie donc à un autre prêtre, qui se pourlèche à l'avance...


Avec d'autres Indiens, je me baigne trente minutes dans un petit bassin, alimenté par une source d'eau chaude.

Etant donné le contexte, l'eau est assez salée...

Avant et après le bain, on passe sous une fontaine d'eau chaude, cela décrasse...

Je ne pinaille pas, canicule oblige...

Après ce bain, je baigne d'euphorie, deux heures planant...



Je détaille le rôle que joue Rajgir pour les Jaïns dans un article spécial (RAJGIR JAIN en TONGA, dans le blog "jaïniste").

Quant à son importance pour les musulmans, je ne m'en suis guère aperçu sur place, par manque de temps.

Des recherches s'imposent !



Un de mes endroits préférés à Rajgir passe inaperçu pour beaucoup de visiteurs.

C'est une petite acropole au sommet d'une butte modeste, qui forme un parallèlépipède, muré par de gros blocs de pierres.

L'acropole est elle-même enchassée dans un espace plus vaste, clos de pierres semblables.

A l'intérieur, dix stèles de pierre sont dressées, dont une, bellement sculptée.

D'autres blocs de pierre jonchent cette carrière particulière.


J'ai plaisir à tourner autour des stèles.

Le lieu évoque une Mycènes miniature, espace vibrant d'énergie, où tout est possible.

A côté, quelques tombes musulmanes subsistent, beaucoup plus récentes que l'acropole.

Pour prolonger ce plaisir, je photographie en macro-numérique fleurs et insectes.
Vous avez dit mystique ?



A SUIVRE...


Lionel Bonhouvrier.

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